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Ce printemps, le musée fête les 100 ans de Dada en présentant une exposition consacrée à l’artiste Raoul Hausmann. Il s’agit de la première présentation extensive du fonds Raoul Hausmann conservé par le musée départemental d’art contemporain de Rochechouart depuis la rétrospective de 1994.
L’expérience Dada a remis en cause les cloisonnements artistiques et la frontière entre l’art et la vie, un postulat qui jamais n’a quitté Hausmann, artiste auto-revendiqué « Dadasophe ». Dans les années 1920, son Å“uvre se diversifie. Il réfléchit à l’optophone, machine qui convertit les sons en images et se met à la photographie. Cependant, en 1933, il doit fuir l’Allemagne nazie. Il trouve d’abord refuge dans l’île d’Ibiza où il fait preuve de sa maîtrise photographique. Une nouvelle fois, l’histoire le rattrape. La guerre civile espagnole le conduit à un nouveau périple européen avant de trouver refuge en Limousin. En 1945, il s’installe à Limoges où il demeure jusqu’à son décès en 1971. De là , dans l’après-guerre, il renoue avec l’héritage expérimental de Dada. Il renouvelle sa pratique du collage, poursuit la photographie, reprend en 1959 la peinture abandonnée en 1918 et, surtout, développe une importante Å“uvre écrite et historique, en particulier autour de l’histoire de Dada et de la poésie sonore. Entre polémiques (avec les lettristes, les nouveaux réalistes, les néo-dadas) et affinités (avec les situationnistes, avec Fluxus), Dada et ses formes expérimentales, et en particulier l’oeuvre d’Hausmann, deviennent dans les années 1960 des référents majeurs pour les nouveaux courants de l’art contemporain.
Avec 700 Å“uvres et un ensemble d’archives considérable (poèmes, textes théoriques, correspondances, carnets ou encore négatifs photographiques), le fonds Hausmann du musée départemental d’art contemporain de Rochechouart n’a pour égal que celui de la Berlinische Galerie. Constitué d’œuvres et d’archives provenant directement de l’atelier de l’artiste, il permet de rendre compte de l’œuvre ambitieuse du dadasophe et de l’arrière-plan historique et intellectuel qui l’a nourrit. « On est ce que l’on garde » : les archives de l’artiste, leurs lieux de conservation comme leurs manques, reflètent l’histoire d’un homme, l’histoire d’un exil et celle d’un siècle. Mêlant les médiums artistiques (collages, dessins, photographies, peintures, films, enregistrements…), cette exposition révèle les différentes facettes de l’art de celui qui se proclamait lui-même le « Dadasophe ».
L’exposition présente également à titre exceptionnel la « machine-œuvre » de Peter Keene qui a reconstitué l’invention majeure à laquelle Raoul Hausmann a réfléchi pendant plusieurs décennies, de 1920 aux années 1950, l’optophone, capable de convertir les sons en images et vice-versa.
L’exposition s’accompagne d’un catalogue édité aux éditions Dilecta.