Exposition passée
Exposition Le sentiment, la pensée, l'intuition

Le sentiment, la pensée, l’intuition

Investissant l’ensemble du second étage du musée, Laëtitia Badaut Haussmann déploie tout au long des huit salles qui lui sont consacrées un paysage domestique, sensible et avant tout fictionnel. Pensée comme un palimpseste, l’exposition intitulée Le sentiment, la pensée, l’intuition explore les associations poétiques et psychologiques liées aux attributs de l’habitat et de l’intérieur.

Librement inspirée par le film The Man who fell to Earth (L’Homme qui venait d’ailleurs, 1976) du réalisateur britannique Nicolas Roeg, Laëtitia Badaut Haussmann construit une déambulation poétique au sein du château à la lisière du design, du performatif et de la valeur d’usage où s’entremêlent les occurrences littéraires et cinématographiques.

Erudite mais avant tout sensitive, l’exposition propose la traversée d’un espace hors temps profondément marqué par l’architecture du lieu et de son potentiel narratif et historique. Le sentiment, la pensée, l’intuition nous plonge ainsi comme le personnage principal du film, Thomas Jerome Newton, incarné par David Bowie, dans les méandres d’une réflexion basée sur les ressorts de l’inconscient, du rêve et de la vision.

Chaque salle propose un micro récit où se mêlent les saisons et les sentiments, de la chambre d’hiver au salon d’été. Dans ce dédale, les Å“uvres produites par l’artiste se rattachent à l’histoire des formes, notamment du design et des savoirs faire vernaculaires, tout en acquérant une pleine autonomie pour proposer une série d’expérimentations et de sensations aux visiteurs.

Les formes sculpturales déployées se font tour à tour éléments de scénographie, sculptures autonomes ou assises à disposition. Laëtitia Badaut Haussmann a choisi d’insérer en écho quelques œuvres de la collection du musée pour en démultiplier le potentiel narratif, tel un corps en attente (John Coplans), une musique infinie (Katie Paterson), une disparition (Rachel Whiteread), une grammaire de gestes abstraits (Raoul Hausmann), un conte (Kiki Smith), un désir caché (Danh Vo), un jardin (Ettore Sottsass).