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Le Musée de Rochechouart est heureux d’annoncer la nouvelle exposition personnelle de l’artiste Gyan Panchal. Influencé par l’architecture du Musée, Gyan Panchal s’empare du dernier étage du château pour présenter une sélection de ses derniers travaux produits à cette occasion.
L’exposition rompre l’orbe ouvre un nouveau chapitre de sa réflexion. Depuis la recherche sculpturale très processuelle entamée il y a une dizaine d’années à partir de matériaux synthétiques comme les polymères, son travail semble se situer aujourd’hui à la lisière entre l’humain et le non humain, entre l’organique et l’inorganique, entre l’être et la chose.
Procédant par collectes dans le paysage, Gyan Panchal s’intéresse avant tout aux objets façonnés par l’homme. Ces objets utilitaires, abandonnés, deviennent ses matériaux de prédilection. Silo, bouée, planche, canoë… sont ainsi réinvestis tantôt par recouvrement ou par soustraction de matières synthétiques et naturelles.
La valeur d’usage, sans totalement disparaitre au regard, se superpose aux altérations du temps. Gyan Panchal a choisi d’être sculpteur mais son travail, pourrait tout autant rejoindre celui du peintre en cela qu’il révèle une certaine picturalité de la matière.
Rompre l’orbe témoigne d’une grammaire de geste face à cette matière : agencer, dédoubler soustraire, poncer. Par cette série d’interventions simples, Gyan Panchal produit une sculpture fragmentée et ouverte afin d’en révéler l’intériorité et la vibration.
Les œuvres acquièrent une dimension hors-temps. Elles créent, dans l’espace d’exposition, la sensation de corps flottants, en attente, aux reflets opalescents propres à troubler au premier regard un peu plus leur nature.
Cette réflexion d’Henri Focillon dans l’éloge de la main (1934) prend ici toute sa force. « A mesure que l’accident définit sa forme dans les hasards de la matière, à mesure que la main exploite ce désastre, l’esprit s’éveille à son tour. Cet aménagement d’un monde chaotique tire ses effets les plus surprenants de matières apparemment peu faites pour l’art et d’outils improvisés, de débris, de déchets, dont l’usure ou la fracture offrent des ressources singulières. »
Rompre l’orbe est un paysage en suspension, une série d’apparitions et de répétitions, d’équilibres et d’instabilités, un monde à la fois fini et ouvert.