Exposition passée
Exposition Lucite

Cette exposition intitulée Lucite met en lumière une sélection des dernières acquisitions du musée. Leur présentation révèle la diversité de la production comme celle de la démarche des artistes d’aujourd’hui à travers des oeuvres peintes, des photographies, des installations ainsi que des vidéos.

Un musée pour faire évoluer les regards

Le monotype sur toile retouché à l’acrylique et à l’encre d’Eva Nielsen donne le titre de l’exposition. Par la propagation de touches et de surfaces picturales, sa peinture est tournée vers l’étude d’une esthétique de la désolation et de la destruction souvent initiées par l’homme. Elle devient par des altérations et des effets chimiques une image mentale difficilement accessible. Quelque chose semble s’interposer à notre perception créant de nouvelles exigences pour le regard.

Un musée pour créer des réactions

La performance filmée d’Hicham Berrada met en scène les changements et les métamorphoses d’une nature écran activée chimiquement. Les paysages se créent, se transforment au gré des réactions de ce théâtre alchimique. « Présage » est le fruit de transformation de matières filmées qui plonge le spectateur dans un monde féérique aux couleurs et aux formes étranges et fascinantes.

Un musée pour se souvenir

L’acrylique sur bois de Jules de Balincourt « We Come Here To Forget », crée une scène énigmatique en superposant deux images. Une scène de la vie quotidienne entre la salle de yoga et le musée des beaux-arts fin XIXème siècle. L’artiste donne à voir un musée des plus modernes dont l’iconographie comme la scénographie demeurent faussement naïves et archaïques. C’est ici que les gens se réunissent pour oublier.

Un musée éthnographique

Kent Monkman d’origine amérindienne perturbe les identités politiques, nationales ou sexuelles, il réécrit l’histoire coloniale au profit d’une oeuvre qui pose avec humour la question de la différence et du post-colonialisme. « Shooting Geronimo » est un film parodique reprenant les mythes du western dans un style burlesque du début du cinéma.

Un musée anthropologique

Lazaro Saavedra travaille à un détecteur des idéologies depuis 1989, celui-ci prend la forme d’un voltmètre, mais la légende de la graduation change selon le degré d’insoumission du cobaye. L’humour naît de la vanité à vouloir rendre compte de manière scientifique et comptable de la potentialité de révolte des individus.

Un musée de l’archéologie du présent

Carolee Schneemann toujours dans les années 80 entame une série de peintures de poussières en réaction à la guerre du Liban. Elles évoquent des villes dévastées par les bombardements dans lesquelles des rues en réseaux informatiques déglingués apparaissent comme les traces d’une civilisation défunte.

Un musée pour un musée

Elodie Lesourd développe depuis une dizaine d’années un travail pictural inspiré de l’univers du rock dont elle manipule les codes et les symboles. Le Rock est mort et la peinture aussi. Ces peintures copient des images photographiques dans un style « hyperockalisme », elles interrogent la pérennité de l’oeuvre, sa documentation, son archive, son souvenir.

Un musée de l’obsolescence

Jon Rafman explore les paradoxes de la modernité, les nouvelles technologies de l’image. Par l’usage des médias digitaux, la série « The Nine Eyes of Google Street View » consiste à la collecte d’images sur Internet, des images interdites que la société Google n’a pas encore mises en ligne pour des raisons de traitement et de droit.