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Exposition L'air vibre du bourdonnement des insectes

Cette large exposition collective mêlant les Å“uvres de la collection et les invitations, propose un parcours entre rêverie et débat sur le lien que l’homme entretient avec son environnement. Cette exposition retracera les engagements du Land Art et de l’Arte Povera sur la présence de l’artiste dans le paysage à la question du sublime jusqu’à la prise de conscience très actuelle de la dimension écologique et écosophique du paysage.

Il y a tout juste 50 ans, le critique et commissaire italien Germano Celant définissait le travail de toute une nouvelle génération d’artistes transalpins d’Arte Povera. Cette formule extraordinaire, elle même empruntée par Celant au dramaturge polonais Jerzy Grotowski, auteur en 1965 de l’ouvrage critique « Vers un théâtre pauvre », définit tout à la fois une volonté de rechercher « l’énergie de la matière » par un dépouillement de la forme et la recherche « d’un potentiel révolutionnaire » dans le contexte des grandes revendications sociales et économiques de la fin des années 60, en opposition à une certaine hégémonie artistique américaine avec les mouvements de l’art minimal et du Pop Art.

Forte de cette double attitude qui mène « à l’essence, à l’énergie primaire » et au maintien d’un état de « guérilla », l’exposition L’air vibre du bourdonnement des insectes, propose à travers une large sélection d’œuvres des années 60 à aujourd’hui, une double réflexion sur la nature et l’essence des choses tout en portant également en elle les germes d’une pensée écosophique.

L’air vibre du bourdonnement des insectes, offre un parcours ouvert et non chronologique où les pièces historiques du Musée issues de l’Arte Povera (Giovanni Anselmo, Alighiero Boetti, Pier Paolo Calzolari, Giuseppe Penone) et du Land Art dialoguent avec les dernières acquisitions du Musée (Michael E. Smith, Gianni Pettena, Julien Discrit) ainsi qu’avec de nombreux artistes invités (Nina Canell, Edith Dekyndt, Jo-ey Tang). Il sera moins question de s’interroger sur l’héritage d’un art pauvre que de proposer une permanence des idées entre poétique du banal et geste politique.

L’air vibre du bourdonnement des insectes, emprunte son titre à une œuvre de Pier Paolo Calzolari produite en 1970 caractéristique de ses installations rudimentaires alliant givre, plomb et lumière. Au-delà de la recherche sur les états de la matière, c’est avant tout cette volonté d’écoute de l’anodin, d’une attention aux gestes les plus insignifiants et d’une prise en compte du vivant qui guide la première partie du parcours. L’exposition se poursuit autour de l’expérience de la frontière, de l’artificialité et du recyclage pour aborder une possible archéologie de l’humanité.

L’exposition est également complétée d’une production spécifique de l’artiste Ignasi Aballi qui réactive spécifiquement pour le Château de Rochechouart son œuvre En el aire.

Cette exposition a bénéficié des généreux prêts du Centre national des arts plastiques, du FRAC Lorraine et du FRAC d’Occitanie, ainsi que les galeries Greta Meert (Bruxelles), Anne-Sarah Benichou (Paris), Joseph Tang (Paris), Salle Principale (Paris), Frank Elbaz (Paris), KOW (Berlin).